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Réouverture événementielle à Zürich avec Paavo Järvi

Réouverture événementielle à Zürich avec Paavo Järvi

Il est des moments rares dans la vie d’un mélomane. La redécouverte d’une salle de concert après travaux se fait toujours avec excitation mais également, avec appréhension. A Zürich, la Tonhalle vient de rouvrir et offre une toute nouvelle acoustique. Compte-rendu…

Grosse Tonhalle (c) Gaëtan Bally

Grosse Tonhalle (c) Gaëtan Bally

Même si la prudence reste encore un peu de mise, la rentrée 2021-2022 se fait le sourire aux lèvres avec un heureux retour dans les salles de concerts, pour les mélomanes munis du pass sanitaire. Tous les projecteurs sont braqués sur une merveille d’architecture en particulier. Ce 15 septembre 2021, après quelques années de travaux, la Tonhalle de Zürich vient de retrouver son lustre et ses spectateurs avec un spectaculaire concert dirigé par le grand chef Paavo Järvi. Le rutilant Tonhalle-Orchester a pu tester l’acoustique de sa salle grâce à la troisième symphonie de Mahler. Le chef d’œuvre du compositeur autrichien n’a pas été choisi au hasard puisque sa création date de 1895, année même de l’inauguration de la Tonhalle.

La nouvelle boîte à la mode ?

Grosse Tonhalle (c) Gaëtan Bally

Grosse Tonhalle (c) Gaëtan Bally

Avec plus d’une centaine de musiciens sur scène, le bel effectif incluant également des chœurs et une soliste permet assurément de savourer pleinement l’acoustique. Aux côtés d’illustres exemples comme le Concertgebouw d’Amsterdam, le Symphony Hall de Boston ou encore le Musikverein de Vienne, le format « boîte à chaussure » se montre de nouveau gage de perfection. Le son qui arrive de face enveloppe sans doute moins que dans une salle moderne comme la Philharmonie de Paris mais il est clair et permet facilement de distinguer les différents pupitres. Paavo Järvi, ancien directeur musical de l’Orchestre de Paris semble se faire une spécialité des inaugurations car il a été le premier à monter sur l’estrade de la nouvelle scène française. A la tête du Tonhalle-Orchester de Zürich, les mélomanes ont le plaisir de retrouver sa battue franche et rigoureuse mais jamais sévère qui permet de lire Mahler dans le texte. Les premières notes très droites suffisent à installer l’architecture sur laquelle s’articuleront les climats. Tous les membres de l’orchestre rivalisent de beautés instrumentales que les amoureux de son connaissent déjà bien grâce aux enregistrements ou aux fréquentes tournées internationales.

Un orchestre, un chef et la troisième

Paavo Järvi, Wiebke Lehmkuhl (c) Gaëtan Bally

Paavo Järvi, Wiebke Lehmkuhl (c) Gaëtan Bally

Le premier mouvement « Kräftig. Entschieden » plus fougueux qu’à l’habitude offre un final en apothéose mêlant à la fois tenue et exaltation. Le « Minuetto » est élégamment racé et permet au premier violon de s’affirmer enfin en dialoguant avec flûte et clarinette. Les quelques précipitations du troisième mouvement offrent des contrastes évidents qui mettent en avant les différents pupitres comme une suite de numéros avec un final toujours éclatant. La démonstration est certes présente dans l’œuvre de Mahler mais Järvi n’est pas un chef de l’épate. Il nous prépare sensiblement aux derniers mouvements. Souvent distribuée dans ce répertoire, la mezzo Wiebke Lehmkuhl se montre en effet idéale dans l’interprétation du mystérieux Lied « O Mensch! » d'un bout à l'autre pianissimo, comme il se doit. L’avant dernier mouvement permet d’apprécier les Zürcher Sängerknaben et les dames de la Zürcher Sing-Akademie avant le moment de grâce et les vingt dernières minutes du concert. Le « Langsam. Ruhevoll. Empfunden » procure une émotion intense qu’il est extrêmement agréable de partager avec un public silencieux et respectueux, absolument ravi d’être présent et de retour dans cette magnifique salle de concert. Comme un apogée, Paavo Järvi y déploie tout le lyrisme jusqu’alors contenu. Un très grand moment de musique. 

Avec un orchestre magnifique, ce chef exceptionnel et la redécouverte d’une Tonhalle éblouissante, les globe-trotters du classique ont bien de nouvelles raisons de se rendre en Suisse !

Stading ovation at Grosse Tonhalle (c) Gaëtan Bally

Stading ovation at Grosse Tonhalle (c) Gaëtan Bally

Au Festival de Martina Franca, la Griselda dominée par Raffaele Pe

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Fidelio sans voix mais surtout avec à l’Opéra Comique

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