Hila Fahima – Donizetti • Verdi
Sortie le 4 juin 2021 sous le label Orfeo
Le bel canto est un Everest sur lequel bon nombre d’artistes se sont cassé les dents et la première rencontre au disque de la soprano Hila Fahima avec Donizetti semble bien périlleuse. Le débat est bien connu et toujours d’actualité depuis Maria Callas sur les moyens vocaux requis. Comme bon nombre de rossignols avant elle, un soprano léger aura toujours des velléités de choisir le bel canto pour y briller facilement. Les mélomanes savent maintenant que le medium est aussi important que l’aigu qui doit être un moyen mais jamais un but en soi. Bien sûr, La Fille du Régiment ou Gilda (deux airs de Verdi complètent le CD) siéent mieux que le reste mais même ici, la prononciation française n’aide pas un chant laborieux comme dans « Caro nome » peu inspiré. Un léger vibrato s’invite à des moments inopportuns qui trahissent sans doute le manque d’assise vocale. L’accompagnement bien sage de Michele Gamba à la tête de l’ORF Radio-Symphonieorchester Wien plombe même une Lucia di Lammermoor étrangement amorphe jusqu’à l’insipide. Tout ceci est bien dommage car la belle soprano a de réelles qualités à commencer par un timbre agréable et de beaux aigus. Le rendez-vous manqué laisse une carte de visite que l’on garde en attendant la prochaine rencontre dans un répertoire mieux choisi.