Comédie Musicale et Opéra, quelle différence ?
C’est que les choses ne sont pas si simples… Sur la scène d’une Comédie Musicale il y a des chanteurs, des décors et des costumes. Sur une scène d’opéra en revanche, il y a des chanteurs, des décors et des costumes. Ca a l’air compliqué comme ça mais CCC vous aide à ne plus confondre !
Lorsque des chanteurs évoluent sur scène dans des costumes et des décors, lorsque de surcroît, ils sont accompagnés par un orchestre, qu’est-ce qui peut bien différencier la comédie musicale de l’opéra ? Vu sous cet angle, il est en effet difficile de distinguer l’un de l’autre. Il existe pourtant des différences dont une évidente et qui change tout, la technique vocale !
Mais commençons tout d’abord par un petit aperçu historique. L’Opéra est né en Italie tout début XVIIe siècle de la réunion de plusieurs styles à la mode à cette époque, le chant, la musique, la danse et le théâtre. Comme une grande dame âgée de plus de 400 ans, elle en a connu des évolutions, des changements et des révolutions mais une grande tradition toujours entretenue demeure aujourd’hui encore. Chaque saison dans de superbes salles dorées ou modernes, on peut assister à une représentation de Carmen ou d’Il barbiere di Siviglia de Rossini. Il existe énormément de styles différents. Par exemple, Le Barbier de Séville est un opéra bouffe où l’on rit tandis qu’avec La Bohème de Puccini, en plein drame, l’on est assuré de pleurer.
Difficile de dresser des lignes strictes sur un genre qui ne cesse de se renouveler. Surtout lorsque l’on sait qu’à son apogée au XIXe siècle, une forme nouvelle plus légère est venue concurrencer le grand tralala : L’Opérette. On peut dire que le genre est né en parallèle, tout comme la Comédie Musicale. Il y a une différence entre Tristan und Isolde de Wagner, grosse machine avec grandes voix et orchestre maousse, Le Chanteur de Mexico de Francis Lopez avec voix légères et histoire simplette et Notre-Dame de Paris de Luc Plamondon. C’est comme en gastronomie, il existe un ingrédient de base, la musique mais différentes façons de la cuisiner et de la servir (une nouvelle technique amenant une nouvelle recette).
Qui de la claquette ou de la chansonnette était avant ?
Disons que les bonnes fées qui se sont penchées sur le berceau de la Comédie Musicale sont grosso modo, mamie Opéra, maman Opérette puis le frangin Cinéma. L’influence du grand écran est importante et nombre de spectacles sont directement issus des salles obscures (Dirty Dancing, Singin’ in the Rain, Billy Elliot, etc.). Pas étonnant que la naissance du genre se situe dans le pays des grands studios. Un mot pourrait aisément le résumé : « Entertainment » ou l’amusement mêlé au divertissement.
Il n’est pas rare de voir sur scène des artistes capables de jouer, de chanter tout en dansant sur de la musique pop, jazz ou rock. En revanche, on imagine moins le ténor Jonas Kaufmann faire des claquettes sur le plateau du Palais Garnier ! Mais comme nous le disions en préambule, la grande différence est la technique vocale. Jonas Kaufmann ne danse pas mais sa voix se fait entendre dans une salle de 3.000 places et ceci, sans micro. Les chanteurs d’opéra sont des surhommes capables de couvrir un orchestre d’une centaine de musiciens.
L’opéra et la comédie musicale sont deux genres différents qui coexistent pour la plus grande joie des spectateurs de tous les horizons. De grands compositeurs comme Kurt Weill, George Gershwin ou Leonard Bernstein sont aussi à l’aise dans le répertoire classique que dans le musical. Autrement dit, il n’y a pas d’un côté, petite ou grande musique de l’autre. Il n’y a que le plaisir que l’on peut ressentir devant une comédie musicale ou un opéra, et c’est tout ce qui compte…