Maria by Callas, après l’expo, le film
Malgré un destin tragique étalé à la une des journaux, malgré un legs discographique impressionnant, connait-on réellement Maria Callas ? Compilation inédite de documents et d’interviews, le film « Maria by Callas » qui sort le 13 décembre 2017 tente de sonder l’insondable, aux sources du mythe. Réaction…
La grande cantatrice Maria Callas s’est éteinte le 16 septembre 1977, à Paris. Le quarantième anniversaire de sa disparition est l’occasion de nombreux hommages. Alors que s’achève l'exposition à la Seine Musicale intitulée Maria by Callas, le film du même nom sort maintenant en salle (le 13 décembre 2017).
Son réalisateur Tom Volf semble être le nouveau dépositaire de la mémoire de la Diva puisqu’il a endossé le commissariat de l’exposition et qu’il signe également trois livres déjà parus (Maria by Callas aux Éditions Assouline, Callas Confidential - Éditions de la Martinière et Lettres et Mémoires inachevés - Éditions Fayard). Le parcours de ce jeune homme de 31 ans est surprenant. Entré assez récemment dans l’univers enchanté de l’opéra, il a avoué ne pas même connaître le nom de Callas auparavant. Le film porte donc un regard neuf sur la légende de l’art lyrique, en exhumant bon nombre de documents inédits, d’interviews oubliées ou de photos intimes.
Le parti pris est de laisser Callas se définir par elle-même. Elle se livre sans complaisance en répondant aux questions de journalistes en anglais, français, italien et grec. Maria by Callas (ou plutôt Maria « par » Callas) joue sur l’ambivalence des propos de l’artiste, véritable bête de scène tout à la fois capable de revendiquer sa timidité. Tom Volf a tenté de se débarrasser des a priori pour percer le mystère. Même si l’idée est brillante, sa réalisation laisse parfois le spectateur à la surface des choses.
Les quelques minutes volées lors des représentations suffiront toutefois à réjouir les mélomanes qui en prime, apprécieront des airs d’opéra proposés in extenso (Norma, Carmen, Gianni Schicchi...). Le film se veut exempt de didactisme. Il n’aidera pas ceux qui ne connaîtraient pas encore la vie et l’œuvre de la grande soprano. Ce sont des pièces d’un puzzle qui suivent une chronologie assez fidèle. Un juste équilibre entre vie publique et vie privée a été respecté. Il est impossible de ne pas évoquer le destin de Callas mais l’un des grands atouts du film est d’avoir su rester sourd à la facilité d’une dramatisation putassière. Lorsque les interviews manquent, des lettres sont lues par la comédienne Fanny Ardant qui nous offre, avec pudeur, l’un des moments les plus émouvants du film.
Même si le grand film sur Maria Callas reste encore à venir, il est bien évidemment impensable de ne pas recommander Maria by Callas. L’on ressort de la projection avec sans doute plus d’interrogation que de révélations. Toutes les zones d’ombre, les contradictions de l’immense tragédienne entretiennent un peu plus la légende du plus grand nom de l’opéra.
Découvrez la bande annonce du film "Maria by Callas" :