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Chez Gergely dans la Salle Philharmonique de Liège avec Brahms

Chez Gergely dans la Salle Philharmonique de Liège avec Brahms

L’Orchestre Philharmonique Royal de Liège est particulièrement dans l’actualité en 2022 avec les célébrations César Franck. Avant les concerts événements autour du plus liégeois des compositeurs français, c’est un Allemand qui a accueilli les mélomanes. Explications…

2022.04.03 Brahms, Ein Deutsches Requiem © OPRL

Les mélomanes ont bien des raisons de se rendre à Liège, la magnifique Salle Philharmonique méritant à elle seule la visite. La saison de l‘Orchestre Philharmonique Royal de Liège s’y déroule harmonieusement dans une rare proximité avec son public. Les concerts ont l’air d’être conçus pour eux comme celui du 3 avril 2022. Ce dimanche après-midi dans le cadre de la série « Chez Gergely », Gergely Madaras, directeur musical de l’institution depuis trois ans, invite les habitués à découvrir un répertoire qu’il affectionne tout particulièrement. Ein deutsches Requiem de Brahms est l’une de ses oeuvres fétiches qu’il essaie toujours de mettre au programme des orchestres qu’il dirige.

Un choeur palpitant pour servir la messe

OPRL © Anthony Dehez

Les premières notes résonnent comme une évidence dans la belle acoustique de la salle. Les graves vibrants de l’ouverture enveloppent et plongent l’auditeur immédiatement dans le recueillement attendu. Comme le rappelle le programme, « Ein deutsches Requiem n’est pas un requiem au sens liturgique du terme (il est dépourvu de prières pour les défunts) mais une méditation sur la mort conçue à partir de versets de la Bible ». Oeuvre singulière dans le catalogue de Brahms, elle est une évidente symphonie orchestrale mais avant tout une pièce pour chœur. Admirablement préparé par Benoît Giaux, le Chœur Symphonique de Namur n’appelle que des compliments. Le deuxième mouvement est particulièrement exemplaire de la précision et de la tenue générale des interprètes qui ne recherchent jamais les effets gratuits en déchaînant les décibels. Le recueillement se ressent de la première à la dernière note avec une belle pureté des voix. Le timbre est un autre atout de cet ensemble qui apparaît d’autant plus exceptionnel lorsque l’on apprend qu’il est constitué en partie d’étudiants de l‘IMEP (Institut royal supérieur de musique et de pédagogie). Bien connu des amateurs de musique baroque, le Chœur de Chambre de Namur complète l’effectif.

L’orchestre entre ciel et terre

Gergely MADARAS © William Beaucardet

Deux artistes solistes interviennent dans le Requiem allemand de Brahms. Le baryton autrichien Adrian Eröd accuse ce soir de légers signes de fatigue vocale mais se départit avec art de son grand solo. Quelques flottements de timbre se font entendre sur les extrêmes de la tessiture avec un grave peu sonore et un aigu désormais peu aisé mais le texte semble réellement vécu. Melody Louledjian, soprano française d’origine arménienne développe un beau soprano avec une projection franche dans une partie où le chef précipite légèrement la mesure gommant l’effet élégiaque d’un air qui aurait pu être encore plus beau. Gergely Madaras maîtrise assurément sa partition et en livre une interprétation personnelle et réfléchie. Sa vision semble plus verticale qu’horizontale, plus humaniste que céleste. Pour faire pendant à un chœur soyeux et homogène, il marque certains passages évitant trop de legato. L’on apprécie particulièrement l’art du dosage si délicat dans le chef-d’œuvre de Brahms. Entre forte majestueux et piano subtil, l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège ouvre bien large une palette de couleurs et se montre tour à tour mystérieux, bouleversant, fort et toujours impressionnant. Outre ce très beau concert, bien d’autres raisons de se rendre à Liège se précisent cette saison 2022. L’orchestre met à l’honneur un compositeur majeur. César Franck qui a révolutionné la musique classique française est né à Liège. Toute la décoration de la Salle Philharmonique est un vibrant hommage qui n’attend que les spectateurs pour entendre sa musique.

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