La Salle Erard a besoin de nous
Depuis maintenant trois saisons, les parisiens ont pris la bonne habitude de retrouver un vrai Festival de musique baroque à l’automne. Sous la direction artistique éclairée du grand spécialiste Skip Sempé, une vingtaine de concerts sont programmés lors du Festival Terpsichore dans des lieux adéquats. L’on a pu redécouvrir par exemple à l’Oratoire du Louvre, la Messe des Morts de Jean Gilles, dans le lieu même de sa création, à quelques siècles de distance. Un autre lieu mythique ouvre ses portes spécialement pour l’occasion, la Salle Erard.
Petite merveille d’acoustique, elle se niche au fond d’une cour discrète du 2ème arrondissement de Paris. Les amateurs de claviers auront dressé l’oreille à l’évocation du nom des facteurs de piano, clavecin et harpe car en effet, il s’agit de l’hôtel particulier de la famille Erard. Bâtie au XVIIIème siècle, la salle servait de salon de démonstration et accueillait les concerts de musique de chambre. La liste des illustres artistes qui s’y sont produits est impressionnante. Il suffit d’évoquer les noms de Camille Saint-Saëns, Maurice Ravel, Erik Satie, Olivier Messiaen ou les chanteurs Nellie Melba (et sa fameuse pêche) et Ricardo Viñes pour s’en convaincre. La salle Erard a même servi de studio d’enregistrement. Depuis longtemps, elle joue les belles endormies en accueillant de rares concerts comme de petites étincelles pour rappeler son passé glorieux. Grâce à l’enthousiasme de Terpsichore, depuis trois ans une nouvelle vie s’offre à elle avec une explosion de musique baroque. Jean Rondeau et Olivier Fortin s’y sont rencontrés autour de Bach lors d’une série de concerts qui a révélé une acoustique des plus agréables. L’intimité du lieu et la proximité avec les artistes sont les derniers arguments qui finissent par rendre cette salle incontournable.
Sans être menacée, la Salle Erard risque de retourner dans sa douce léthargie car comme chacun sait, l’organisation de concerts est une lourde machinerie qui coûte souvent plus cher que ce qu’elle ne rapporte. Le Festival a donc la bonne idée de faire appel à une plateforme participative pour une récolte de dons jusqu’au 26 mai 2017. CCC apporte son soutien à cette initiative bienvenue en vous encourageant à aider Terpsichore pour plus de musique, plus de concerts et plus de Salle Erard !
Et comme toutes ces choses sont un bienfait pour la culture française, chaque don donne droit à une déduction fiscale.