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Les sons du Dresdner Philharmonie au Kulturpalast de Dresde

Les sons du Dresdner Philharmonie au Kulturpalast de Dresde

Entendre un orchestre in situ vaut tous les déplacements surtout lorsqu’il s’agit d’une des plus belles formations allemandes. A l’occasion du prestigieux Dresden Musikfestpiele, le mélomane a découvert le son du Dresdner Philharmonie dans sa salle. Compte-rendu…

Marie-Pierre Langlamet et Emmanuel Pahud © Oliver Killig

Marie-Pierre Langlamet et Emmanuel Pahud © Oliver Killig

Le magnifique Dresden Musikfestpiele offre une vitrine exemplaire sur la vitalité de la musique classique. De nombreux orchestres internationaux y sont invités chaque saison. Et puisque la ville saxonne possède de prestigieuses formations, il est naturel de retrouver des concerts du Dresdner Philharmonie dans la programmation. Ce 1er juin 2019, le Kulturpalast de Dresde a accueilli les artistes Marie-Pierre Langlamet et Emmanuel Pahud venus défendre la création d’une œuvre de Laurent Petitgirard dirigée par Cristian Macelaru.

En première partie, le concert s’est ouvert sur l’un des nombreux chefs-d’œuvre du divin Mozart. Le Concerto pour flûte et harpe en ut majeur K. 299 immortalisé au disque par Lily Laskine et Jean-Pierre Rampal n’est une pièce facile qu’en apparence car sous la légèreté couve toujours la profondeur. A la tête d’un effectif d’une quarantaine de musiciens comme l’exige la partition, le chef avec une attaque franche déploie les sonorités riches et enveloppantes d’un orchestre dont on admirera la beauté tout au long de la soirée. Dès l’entrée très naturelle des solistes l’on note la parfaite homogénéité de l’ensemble où chacun joue à égalité. La harpe de Marie-Pierre Langlamet est à la fois délicate et volontaire pour répondre à la flûte inspirée d’Emmanuel Pahud.

Deux artistes pour un seul concerto

Les deux artistes français ont une complicité évidente. Ils tiennent les parties solos de leur pupitre au sein du même orchestre (le Berliner Philharmoniker) et ont enregistré le concerto de Mozart en 2005 sous la direction de Claudio Abbado. Le célèbre Andantino offre sans doute le plus beau moment de la soirée. L’équilibre y est parfait. Avec un son plein et épanoui, le Dresdner Philharmonie esquisse les phrases où la délicatesse de Mozart affleure sans jamais tomber dans la mièvrerie. On sent l’écoute entre les partenaires pour atteindre une osmose assez rarement vécue au concert.

Après avoir atteint un sommet, la tension redescend avec la création de Laurent Petitgirard. Le compositeur français a sollicité la même formation orchestrale plaçant sa nouvelle œuvre « Dilemme » dans une filiation évidente avec le concerto de Mozart. Sans doute aurait-il fallu ouvrir le concert avec cette pièce car placée après le chef-d’œuvre du divin génie, elle souffre des parallèles qui se font malgré nous. Beaucoup moins dans la nuance, la flûte est mise en avant au détriment de la harpe qui se fait alors simple accompagnatrice. On ne peut imaginer meilleur plateau avec des artistes investis et dont la prestation est à saluer, ici aussi. En 15 minutes, la musique de Petitgirard (qui peut avoir un certain charme notamment dans les mouvements lents) nous fait parcourir de nombreux paysages à trouver plutôt du côté des grands espaces américains qu’à travers la vieille Europe. En cela, la figure de Béla Bartók dans son Concerto pour Orchestre semble plus proche de l’univers de Petitgirard que celui du souverain Mozart.

La découverte d’un chef à suivre de près

© Oliver Killig

© Oliver Killig

Ingénieusement, l’œuvre majeure du compositeur hongrois était au programme de la deuxième partie avec ses risques. En effet, le Concerto pour Orchestre fait partie des sommets de la musique du XXe siècle et représente une gageure pour le chef et l’orchestre, tous les pupitres étant mis en lumière successivement. Cristian Macelaru en a parfaitement compris l’architecture. D’une totale maîtrise, sa direction limpide offre une cohérence inespérée à la tête d’un Dresdner Philharmonie qui sonne magnifiquement. A l’exemple de la section des cuivres qui n’écrasent jamais l’ensemble avec les décibels, le beau son est déployé en harmonie.

Violoniste de formation, Cristian Macelaru a réellement explosé en 2014 après avoir remporté le prix de direction d'orchestre Georg Solti mais il reste encore peu connu en France. Profond dans Mozart, précis avec Petigirard, brillant dans Bartók, il est assurément un chef à suivre.

La pianiste Hélène Grimaud embrase le Semperoper de Dresde

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Monumental Berlioz à la Philharmonie de Paris

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