Sortie le 16 mai 2020 sous le label Forgotten Records

Voilà un enregistrement qui risque de faire frémir les baroqueux d’aujourd’hui. Enregistrés en octobre 1958, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, Les Solistes de Liège ne jouent certes pas sur des instruments d’époque mais il est quand même intéressant de connaître ce qui se faisait avant la révolution baroque. Une première renaissance Vivaldi a eu lieu dans les années 1950, ce dont témoigne ce CD. A cette époque, les partitions du Gloria, des Quatre saisons et de l’oratorio Juditha triumphans étaient les seules véritablement exploitées du compositeur vénitien. Les oreilles modernes trouveront sans doute la direction d’Angelo Ephrikian bien désuète mais les amateurs de voix seront heureux de retrouver le timbre envoutant de Nicola Monti, véritable tenore di grazia. Le rôle de Judith offre l’opportunité de redécouvrir la magnifique contralto Aafje Heynis, considérée comme la rivale de Kathleen Ferrier. Il faut également évoquer Irma Kolassi et Louis Rondeleux dans un registre inattendu. Le style a évolué depuis mais il ne faut pas bouder son plaisir et considérer ce CD pour ce qu’il est, de la musique de Vivaldi confiée à de très grandes voix à redécouvrir.