Sortie le 25 février 2022 sous le label Onyx

Dans la famille Mendelssohn, je demande la sœur ! De son vivant déjà, Fanny était dans l’ombre de son frère Félix. La jeune fille avait pourtant des prédispositions pour la composition et également pour le piano. Alors que la virtuose Clara Schumann a pu s’accomplir dans son art, les oeuvres de Fanny ont été peu publiées de son vivant malgré les encouragements de son mari, le peintre Wilhelm Hensel. Heureuse époque qui permet de réhabiliter les talents féminins et de découvrir un vaste territoire trop peu exploré jusqu’alors. Un bon nombre d’œuvres sont exhumées ou réattribuées (la parenté de quelques mélodies a été donnée à tort à Felix) et proposées dans cet enregistrement idéal pour faire connaissance avec la compositrice. Daniel Grossmann qui dirige le Jewish Chamber Orchestra de Munich apporte des couleurs charmantes à l’ensemble et s’illustre également dans les pièces du frère (l’air de concert « Infelice » et l’ouverture « Die Hebriden »). Mais les yeux et les oreilles sont captées par la soprano Chen Reiss. Avec cette voix fruitée, la bonne fée s’empare avec évidence des mélodies judicieusement orchestrées par Tal-Haim Samnon. Elle promène son timbre délicieux de pièce en pièce avec une conviction et un sens du drame qui trouve son apogée dans un superbe « Die frühen Gräber » et surtout dans « Hero und Leander ». La scène dramatique ouvre une fenêtre sur ce qu’aurait pu être un opéra composé par Fanny. L’histoire en a décidé autrement, hélas !