Sortie le 3 septembre 2021 sous le label Sony Classical

Chaque nouvelle parution d’Antonello Manacorda apporte son lot de bonnes surprises. Encore trop peu connu en France, le jeune chef déploie pourtant bien des talents à la tête du Kammerakademie Potsdam. Sony Classical a misé sur lui en lui confiant déjà de nombreux enregistrements dont une intégrale des symphonies de Mendelssohn remarquée. Dans ce nouveau CD, il attaque un sommet encore plus haut avec les trois dernières symphonies de Mozart (Nos. 39, 40 et 41). Autrement plus enregistrées, elles ne manquent pas de références au disque et d’autant plus que la révolution baroque passant pas là, nombres de versions historiquement informées ont été gravées. Manacorda se situe entre les deux courants. Le respect de l’effectif à une quarantaine de musiciens, les attaques franches et des tempi marqués montrent qu’il a retenu la leçon baroque et en même temps, le fidèle disciple d’Abbado distille dans son interprétation par petites touches, une vision assez personnelle. Le final de la 41, particulièrement brillant, joue des contrastes pour construire un discours crescendo et explosif. Avec plus d’allant que de douceurs mélancoliques, la joie se ressent ici comme dans le premier mouvement de la 40ème plus rieur qu’introspectif, plus Harnoncourt que Krips en somme ! Une différence de taille avec les baroqueux est la sonorité du Kammerakademie Potsdam que le chef sublime dès qu’il en a l’occasion. Les musiciens de cet orchestre emportés dans un tourbillon bien mozartien de l’époque moderne donnent vie à cette très belle musique aussi bien collectivement qu’individuellement dans un hédonisme de beau son. Il se passe définitivement quelque chose à Potsdam. Ecouter ce CD chaudement recommandé donne envie de retourner dans la capitale du Brandebourg pour entendre Antonello Manacorda et son orchestre chez eux.