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Mozart Concertante - Aleksandra Kurzak

Sortie le 22 octobre 2021 sous le label Aparté

Il ne faut pas s’arrêter à la pochette de ce disque car même si la prestation de la soprano Aleksandra Kurzak occupe un tiers de l’enregistrement avec les airs de Mozart, elle n’en est pas la seule vedette. La superbe Sinfonia concertante K. 364 est également au programme et si le livret ne nous indiquait pas une prise de son studio, nous aurions pu croire à la captation d’un concert bien balancé entre airs de concert et d’opéra et cette symphonie à plusieurs voix. Tout au long de la partie récital, le Morphing Chamber Orchestra capte plusieurs fois l’attention avec un son soigné et des intentions remarquées. Il semble naturel que toute la dernière partie lui soit réservée. Le premier mouvement de la Sinfonia concertante très volontaire met en avant les solistes qui semblent s’en donner à cœur joie pour rivaliser et montrer leur plus beau panache. L’alchimie entre les membres de l’orchestre, le premier violon Yuuki Wong et Tomasz Wabnic à l’alto (à la fois créateur de l’ensemble et son directeur artistique) est assez évidente. Même s’ils passent à côté la mélancolique du deuxième mouvement, les artistes possèdent avec ce CD une belle et dynamique carte de visite. Aleksandra Kurzak est en revanche déjà bien connue des mélomanes qui ont souvent eu l’occasion de l’applaudir sur scène. La soprano a fait ses premières armes en Pologne avec Mozart avant que voix et répertoire ne s’élargissent et lui permettent de chanter Haendel, Rossini, Donizetti, Verdi, Puccini et toujours Mozart. La Reine de la Nuit ne semble plus être le rôle qui convienne à ses moyens actuels. L’aigu y est certes percutant mais trop détaché du medium, il semble appartenir à une autre voix. Vitellia et Sifare sont plus convaincants avec des intonations rappelant parfois Edda Moser avec toutefois quelques notes qui accrochent et peuvent sortir du plaisir de l’écoute. Le timbre vermeil séduit dans un « Ruhe sanft, mein holdes Leben » qui n’appelle aucune réserve. La voix dialogue avec un orchestre et ses solistes qui se veulent aussi charmeurs que leur invitée.