Sortie le 16 avril 2021 sous le label Prospero Classical

Plus connu de l’autre côté du Rhin, le ténor Ilker Arcayürek mène une carrière internationale à la fois sur les scènes d’opéra et des salles de concert. Il possède déjà une belle discographie enrichie par ce nouvel album consacré comme le précédent à des Lieder de Schubert. Habitué aux timbres de plus en plus séduisants dans ce répertoire si souvent enregistré, le mélomane sera sans doute surpris par la matière qui n’est pas des plus gracieuse et des plus homogènes. La voix de ténor peut même paraître curieuse avec un aigu fragile et des graves sonores, certaines notes pincées manquant d’harmonique avec un vibrato qui s’invite parfois de manière inopportune. Les quelques défauts ne sauraient gâcher des qualités bien réelles, la première étant la construction impeccable du programme. Alors que certains artistes compilent les chefs-d’œuvre, c’est ici un amoureux des Lieder de Schubert qui a construit l’enchaînement et cela s’entend. Grâce aux changements de rythmes et d’atmosphères, jamais l’auditeur ne s’ennuie. D’autre part, Ilker Arcayürek possède assurément le sens du texte mais quel dommage, ils ne sont pas traduits en français dans le livret d’accompagnement ! Autre atout remarquable, le piano délicat et attentif de Simon Lepper accompagne à merveille le Liedersänger. Il faut saluer enfin le soin remarquable qui a été apporté à l’objet disque. De très belles photos d’Achrab Baznani accompagnent les textes.