Sortie le 22 janvier 2021 sous le label Odradek

Cette nouvelle parution Odradékienne est à nouveau une extraordinaire aventure humaine qu’il convient de raconter. Alors que Johannes Fleischmann, le célèbre violoniste viennois se trouvait à Los Angeles pour interpréter la Sonate pour violon de Korngold (enregistrée ici), il a été invité par Barbara Zeisl Schoenberg à visiter la maison Schoenberg. Barbara est la belle-fille du compositeur viennois inventeur du dodécaphonisme mais elle est aussi la fille d’un autre compositeur moins connu. Tout comme les artistes menacés par les nazis, Eric Zeisl a fui l’Autriche après l'Anschluss. Comme Korngold, il a été sollicité par Hollywood pour écrire des musiques de films mais il n’abandonne pas pour autant la composition d’œuvres « classiques ». Il sera naturalisé américain en 1945, deux ans après son compatriote. Dans son échange avec Johannes Fleischmann, Barbara Zeisl Schoenberg a eu l’excellente intuition de parler du travail de son père et de présenter la partition de la Sonate Brandeis. Autre œuvre puissante que le violoniste a décidé d’enregistrer avec la sonate de Korngold, la pièce pour violon et piano est une poignante évocation de la fuite d’Autriche où s’expriment la douleur et la souffrance mais également une foi en l’avenir. Dans le livret très documenté (traduit également en français), l’on apprend plus encore sur ces sonates séparées par deux guerres mondiales (Korngold l’a composé en 1912-13, Zeisl en 1949-50). Deux courtes pièces en complément de programme permettent de saluer le talent de la pianiste Magda Amara également brillante accompagnatrice du violoniste et du baryton Günter Haumer qui interprète le Lied Schneeglöckchen.