Sortie le 29 octobre 2021 sous le label Onyx Classics

Voici une nouvelle parution avec un programme redoutable. Le lien entre les divers compositeurs enregistrés ici est l’attrait de l’Amérique. Aux côtés des natifs Copland et Urquhart, on trouve Stravinsky et Dorman qui y ont élu domicile et le japonais Takemitsu qui s’est inspiré du Moby Dick de Melville. Le Berlin Academy of American Music dirigé par son fondateur Garrett Keast ouvre la danse avec un Dumbarto Oaks d’anthologie. L’œuvre de Stravinsky qui garde le souvenir rythmique du Sacre est jouée implacablement avec une insolente facilité. Les interprètes y rajoutent une pointe de délicatesse jazz. Les 7’48’’ de Lamentations de Craig Urquhart, élève et proche de Bernstein, offrent un beau moment de musique introspective. La flûte de Stathis Karapanos nous plonge dans les sables mouvants d’une partition idéale pour mettre en avant l’instrument. Quel plaisir de retrouver la soprano Chen Reiss, autre soliste de ce disque, dans une œuvre également enregistrée pour la première fois. Les Nofim sont trois mélodies et une pièce musicale d’Avner Dorman sur un texte en hébreu de Yuval Rapaport inspiré d’images de Tel Aviv assez énigmatiques mais émouvantes. Composé en 1981, Toward the Sea II de Toru Takemitsu s’est facilement imposé dans le répertoire des flûtistes. Stathis Karapanos avec grand talent nous emmène dans cet univers pour nous raconter une histoire avec un jeu expressif et toujours très esthétique. La belle prouesse est suivie par le récit d’Anne Trulove extrait du Rake’s Progress de Stravinsky. L’incarnation de Chen Reis fait merveille. Comme le flûtiste, elle allie à la fois beauté du timbre et expressivité. Le voyage se termine dans les grands espaces d’Appalachian Spring d’Aaron Copland qui retrouve son orchestration d’origine avec seulement 13 musiciens. Cette version rafraichissante n’en demeure pas moins parfaitement bien exécutée.