Jaap Nico Hamburger - Chamber Symphonies Nos. 1 & 2
Sortie le 6 novembre 2020 sous le label Leaf Music
Ce CD permet de découvrir ou de se familiariser avec l’univers du compositeur Jaap Nico Hamburger certainement plus connu au Canada ou au Pays Bas. Né en à Amsterdam, il est depuis 2019, le compositeur en résidence du programme culturel Mécénat Musica de Montréal. On lui doit un opéra (Goldwasser), des symphonies, de la musique de chambre et des concertos. Et d’ailleurs, le Koninklijk Concertgebouworkest lui a passé commande de son prochain opus, un concerto pour harpe qui sera créé par Lavinia Meijer en 2021, dans la fameuse salle de concert d’Amsterdam. Les deux œuvres au programme de cet enregistrement sont les Symphonies de chambre Nos. 1 & 2, présentées comme des journaux de guerre mis en musique. La première intitulée « Remember to forget » s’inspire de la vie du compositeur hongrois György Ligeti, la deuxième « Children’s War Diaries », d’une collection de cinq journaux intimes ayant appartenus à des adolescents tués pendant la seconde guerre mondiale.
Musiques à programme, dans la Symphonie de chambre No. 1 (avec l’Ensemble Caprice dirigé par Matthias Maute) l’auditeur suit la fuite vers l’Allemagne de Ligeti, à bord d’un train. D’un tonalisme bon teint, la musique est expressive et décrit assez bien le cheminement fait d’angoisse et d’incertitudes. Il y manque sans doute la pertinence d’un Ligeti car forcément dans ce contexte, on attend des citations plus affirmées (Musica ricercata ?) à défaut de l’esprit avant-gardiste. En revanche, le premier mouvement de la No. 2 rappelle immédiate Chostakovitch. Sans retrouver l’effroi souvent exprimé dans les symphonies du compositeur russe, la musique de Hamburger à l’émotion retenue, distille une étrange sensation d’ailleurs comme une parole qui se voudrait plus fantomatique que réellement poignante. Le livret du CD qui reste bien trop succinct (pas de date de création) ne fait pas état de ce que l’on apprend par ailleurs. A l’occasion de cet enregistrement, des membres de l’Orchestre Métropolitain de Montréal dirigé par Vincent de Kort ont utilisé les Violons de l’espoir, des instruments rescapés de l’Holocauste qui ont été joués dans des camps de concentration ou d’extermination par des musiciens juifs déportés.