Gregor Joseph Werner - Der Gute Hirt

Sortie le 2 octobre 2020 sous le label Accent

Une nouvelle collection fort intéressante vient de voir le jour chez Accent. L’Esterházy Music Collection entend explorer le répertoire des oeuvres commandées par la célèbre famille princière impériale des Esterházy, surtout connue en musique classique comme mécène de Haydn. Après un premier opus réussi réunissant les symphonies Matin, Midi et Soir du compositeur autrichien, György Vashegyi dirige cette nouvelle sortie CD consacrée à Gregor Joseph Werner. Le compositeur est surtout connu pour avoir occupé la fonction de Kapellmeister à la cour d’Eisenstadt avant que Paul Anton Esterházy ne signe en 1761, un contrat de vice-maître de chapelle avec Joseph Haydn. Le « prédécesseur » Werner qui a servi la famille princière de 1728 jusqu’à la fin de sa vie (soit 38 ans), verra sa charge réduite à partir de cette nomination. En semi-retraite, il ne se consacrera plus qu’à la composition de la seule musique religieuse. L’animosité affichée envers son jeune collègue novateur a peut-être jeté dans l’oubli le travail pourtant conséquent de l’ainé.

L’œuvre qui nous intéresse ici a été crée en 1739 à l’occasion du Vendredi saint. La partition du Gute Hirt (Le Bon Pasteur) a été découverte dans la bibliothèque musicale de Haydn qui a toujours montrer une sincère admiration pour le maître. L’oratorio s’inscrit dans la tradition des compositions « al sepolcro », très à la mode à la cour de Vienne en cette époque de baroque tardif. L’originalité ne saute pas peut-être pas aux oreilles et pourtant, l’œuvre est très agréable et se découvre avec beaucoup de plaisir surtout interprétée comme ici, avec conviction. Orchestre, chœur et solistes (Ágnes Kovács, Péter Bárány, Zoltán Megyesi et Lóránt Najbauer) sont tous dignes d’éloges avec une mention pour le continuo assuré notamment par Simon Standage. Werner ayant été victime du changement du goût musical au milieu du XVIII, un grand nombre de partitions dort encore sur les étagères de la Bibliothèque nationale Széchény à Budapest qu’il sera passionnant de redécouvrir.